Macabre,
s m. Un mort - Ce mot paraît venir de ces danses macabres que les
artistes du moyen âge peignaient sur les murs des cimetières. La
Mort conduisait ces choeurs funèbres. || On dit plus souvent
MACCHABÉES.
Macchabée,
s. m. Un mort. V. MACABRE.
Malheureux (TOUR DE).
Expression récemment introduite dans les journaux et qui est synonyme de
MORASSIER. (V. MORASSE et MORASSIER.)
Mal-nommés,
s. m pl. Nom que donnent par dénigrement les ouvriers aux pièces
aux ouvriers en conscience.
Manuscrit belge,
s. m. Copie imprimée. On a appelé de ce nom cette sorte de copie
peut-être parce que les ouvriers belges, assez nombreux à Paris,
ne pouvant autrefois déchiffrer la copie manuscrite, on ne leur donnait
à composer que les réimpressions. Aujourd'hui, cette distinction
a à peu près disparu.
Voici une autre explication de cette expression: en Belgique, il y a trente ans
les imprimeurs ne vivaient que de contrefaçons; on ne composait donc
jamais ou presque jamais chez eux que sur des livres. Voilà pourquoi,
sans doute, on a donné le nom de manuscrit belge à toute
copie imprimée. L'expression est alors plus fine, plus satirique que
dans l'hypothèse précédente; elle raille spirituellement
l'indélicatesse de nos voisins, qui se procuraient de la copie à
trop bon marché.
Marcher,
v. intr. Être de l'avis de quelqu'un. || Je marche, j'approuve.
Mariole,
Mariol
ou Mariaule,
adj. Qui est tout à fait malin, difficile à tromper; se dit
encore d'un ouvrier très capable.
Mariolisme,
s. m. Qualité de celui qui est mariole ou ce qu'il fait. Rare.
Marque-mal,
s. m. Margeur, ou plutôt receveur de feuilles à la machine.
Marron,
s. m. Ouvrier compositeur travaillant pour son propre compte chez un
maître imprimeur, qui lui fournit le matériel et auquel il paye
tant pour cent sur les étoffes.
Mastic,
s. m. Discours confus et embrouillé. || Faire un mastic, c'est
s'embrouiller dans les explications que l'on donne; c'est quelquefois dire le
contraire de ce que l'on voulait dire, commencer une phrase et ne pouvoir la
terminer.
Mastroquet
ou Mastroc
s. m. Marchand de vin. Les écrivains de la Semaine des familles
affirment que ce mot est dû à M. Louis Veuillot, le
célèbre rédacteur en chef de l'Univers.
Mèche (DEMANDER).
V. Offrir ses services dans une imprimerie.
Michaud (FAIRE UN),
v. Dormir un somme. Employé dans d'autres argots parisiens.
Mie de pain,
s f. Chose de peu d'importance, de mince valeur || Compositeur mie de
pain, ouvrier peu habile. || Metteur en pages mie de pain, Celui qui
n'a que des ouvrages de peu d'importance, ou qui n'est chargé que par
occasion de la mise en pages d'un travail de cette sorte.
Mince,
adj. pris adverbialement. Beaucoup, sans doute par antiphrase. || Il a mince
la barbe, il est complètement ivre. Commun à plusieurs
argots.
Mise-bas,
s. f. Grève, cessation de travail dans un atelier. Les mises-bas
ont lieu pour infraction au Tarif ou au règlement consenti par les
patrons et les ouvriers.
*Moine, s. m Endroit sur une forme qui n'a pas été touché
par le rouleau et qui, par suite, n'est pas imprimé sur la feuille.
Montage,
s. m. Ensemble de pratiques ou de paroles qui ont pour but de faire croire
à quelqu'un une chose qui n'existe pas, et surtout de le faire agir en
vertu de cette fausse croyance. On dit aussi montage de coup. Cette
plaisanterie est fréquente dans les ateliers; mais le compagnon, "
né malin, " ne coupe pas toujours.
Morasse,
s. f. Épreuve faite à la brosse d'une page de journal avant le
serrage définitif de la forme. || Se dit aussi des ouvriers qui restent
pour corriger cette épreuve et qui attendent pour partir que le journal
soit prêt à être mis sous presse, et aussi du temps pendant
lequel ils attendent. Morasse vient d'un mot latin: mora, retard.
Morassier,
s. m. Celui qui fait partie de la morasse.
Mulet,
s. m Compositeur qui aide dans son travail un metteur en pages surchargé
de besogne. Le mulet est en conscience; son office reçoit encore
le nom de fonctions; il serre et desserre les formes, fait corriger les
paquetiers, fait faire les épreuves et descend ou porte les formes aux
machines.
Musique,
s. f. Grande quantité de corrections indiquées sur la marge des
pages, de telle sorte que l'épreuve a quelque analogie d'aspect avec une
page de musique. || En un autre sens, Groupe de compositeurs qui calent
fréquemment par suite de leur incapacité. On dit encore en ce
sens la PETITE MUSIQUE.