Faces, (AVOIR DES),
V. Avoir de l'argent sans doute parce que la monnaie, qu'elle soit d'or ou de
billon porte le plus souvent l'effigie, la face d'un souverain.
Fade,
s. m. Avoir son fade c'est dans une distribution de liqueurs ou de comestibles
être bien servi. || Dans d'autres argots le même mot signifie
Argent. Avoir son fade veut dire alors: Recevoir son compte.
Faire balai neuf,
v. Changer de conduite... quand celle qu'on a laisse à désirer.
Il est rare que le balai neuf soit bien solide.
Faire chauffer de l'eau chaude.
Expression ironique que l'on adresse au compagnon qui, restant longtemps
penché sur le marbre pour corriger une composition chargée,
semble y être collé. Un frère charitable lui propose
alors de faire chauffer de l'eau chaude. Le plâtre,
déjà mécontent de sa situation, gobe alors un
boeuf pyramidal. Ce montage manque rarement son but et devient quelquefois
l'occasion d'attrapances plus ou moins vives; la victime en effet
réplique souvent: " Imbécile, comment veux-tu faire chauffer
de l'eau chaude? " À cette réponse prévue, les rires
augmentent...et le boeuf s'accroît.
Faire de l'épate,
v. Faire des embarras: affecter de grands airs de grandes prétentions.
Cette expression fréquemment employée dans l'atelier
typographique, vient sans doute du verbe épater, dans le sens de
étonner, ébahir.
Faire des heures en bois,
v. n. Faire des heures non rétribuées. Dis donc, compagnon
est-ce que TU FAIS DES HEURES EN BOIS ? est une question que l'on adresse
à un camarade qui s'attarde à l'atelier, quand l'heure du
départ a sonné.
Faire des parades.
V. POSTICHE.
Faire des postiches.
V. POSTICHE.
Feinte,
s. f. Défaut qui résulte dans une page de la feuille
imprimée d'une touche plus faible qu'elle ne l'est dans le reste de la
feuille.
Feuille de chou,
s. f. Petit journal de peu d'importance.
Flèche,
s. f. Ligne droite tracée à l'encre sur une épreuve et
conduisant de l'endroit à corriger à l'indication de la faute
marquée sur l'une des marges.
Les flèches ont pour but de rendre la correction plus claire; elles
produisent souvent le résultat opposé. On fera donc bien de s'en
abstenir.
Flémard,
adj. Atteint de cette maladie qu'on appelle la flème. Le
flémard se distingue du paresseux en ce qu'il n'est atteint du
vice de ce dernier que par intermittences.
Flème,
s. f., sans doute altération du mot flegme. Paresse
passagère. || Avoir la flème, c'est ne travailler
qu'à contre-coeur. Cet état est fréquent dans tous les
ateliers le lendemain des fêtes carillonnées ou non. Le mot -- et
surtout la chose - ne sont pas particuliers aux typographes.
Flémer
v. intr. Ne pas travailler; flâner.
Fonctions (FAIRE DES),
V. Distribuer, corriger; aider spécialement un metteur en pages.
Fouailler,
v. intr. Lâcher, reculer.
Frangin,
s. m. Altération et synonyme du mot FRÈRE, pris au sens naturel.
Cette expression est usitée dans d'autres argots parisiens.
Frère,
s. m. Typographe qui fait partie de la Société typographique. Un
vrai frère est aussi celui qui ne refuse jamais de prendre une
tasse, et qui ne laisse jamais un autre vrai frère dans
l'embarras .
Fricoter,
v. a. Prendre des sortes dans la casse de ses compagnons; synonyme de PILLER.
Fricoteur,
s. m. Celui qui fricote, c'est-à-dire qui pille la casse de ses
compagnons. Les fricoteurs sont heureusement assez rares.
Fripe.
s. f. Nourriture. Ce mot est aussi employé dans le langage populaire.
Frusques,
, s. f. pl. Vêtements: On a gardé ses FRUSQUES au
garni. Commun aux autres argots parisiens.