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Dépassant le cadre purement convivial que permet l'utilisation de la télécommunication, le Centre H.N.E. souhaite développer son projet visant à favoriser par ce mode de communication l'inclusion sociale et professionnelle des personnes dites "handicapées".
L'action générale du Centre H.N.E. étant de favoriser le respect des personnes handicapées, les initiales qui le caractérisent, à savoir le H, le N et le E, veulent souligner que sa finalité est de promouvoir le respect des personnes Handicapées, de leur Nature et de leur Environnement.
Dans cette perspective, le Centre a privilégié une série d'actions visant essentiellement à favoriser la diffusion de l'information, à permettre à des personnes déficientes sensorielles d'accéder à celle-ci et à leur donner des possibilités de communications ordinaires, ouvrant la porte à une inclusion sociale et professionnelle. Le Centre s'est lancé depuis 1985 dans un projet audacieux pouvant, grâce à votre collaboration, atteindre ses objectifs.
L'évolution technologique permettant aujourd'hui à des personnes déficientes sensorielles (aveugles et mal-voyants, sourds et muets) ou handicapées physiques d'accéder à l'informatique et aux différents systèmes de télécommunication, nous souhaitons mettre à profit cette possibilité pour accroître tout à la fois l'autonomie de ces personnes, mais également leur inclusion sociale. Il faut en effet savoir, si nous prenons le seul domaine de la déficience visuelle, qu'une personne mal-voyante ou atteinte de cécité, peut grâce à des synthèses vocales, barrette braille ou écrans agrandissants et logiciels de reconnaissance de caractères, "lire" le contenu de l'écran de son ordinateur. Dès lors l'accès à toute forme de communication, utilisant ce moyen informatique ou télématique, est possible à des personnes souffrant d'une déficience physique ou sensorielle.
Les services offerts par le Centre H.N.E. sont :
La finalité dans laquelle s'inscrit notre initiative et les moyens permettant d'y accéder se fondent sur le phénomène de l'écriture et de la lecture et sur son impact dans le processus d'émergence de valeurs nouvelles.
En effet, si nous considérons l'avènement historique de l'écriture ordinaire pour envisager, en passant par la naissance du braille, les profondes modifications de l'informatique et des moyens de communication, nous sommes amenés à la conclusion que pour ce type de handicap qu'est la déficience visuelle, une révolution est en train de se produire. L'écriture, système de transmission de la pensée et du savoir, se voit totalement reconsidérée à l'heure de l'informatique.
Le code partagé, par lequel procède l'écriture pour permettre la communication entre les membres d'une collectivité, se voit, si nous y prêtons quelque peu attention, redécodé par le code binaire et retraduit dans différents autres codes comme le braille. L'informatique, que nous pourrions désigner de médiatrice de la communication, repousse, tout en le mettant en question, le caractère stigmatisant et discriminatoire du braille. Mais contradictoirement à ce que nous venons de dire, il replace cette forme d'écriture et de lecture tactile à un autre niveau. Il fait du braille un moyen "exclusif" de décodage. Son utilisation, compatible avec l'informatique, lui permet, non en tant que tel, mais après un transfert binaire, de s'inclure dans la pratique ordinaire de l'écriture et de la communication.
Les perspectives qu'ouvre l'apport de la technologie informatique, pour les personnes déficientes visuelles comme pour les autres, vu la densité des champs dans lequel elle opère, modifient tout à la fois les normes d'accès à l'écriture et à la lecture et élargissent les capacités de décodage et de communication. En cela, l'application de l'informatique devient facteur de démocratisation, réduit le fossé qui sépare le "normal" de l' "anormal", s'érige en une norme reconnue et partagée et enfin accepte l'inclusion de différents modèles d'expression; plus encore puisqu'elle les réunit dans un seul langage.
Se fondant sur l'impact que peuvent susciter les échanges interactifs qu'autorisent les liaisons télématiques, notre initiative a comme objectif de permettre à des personnes handicapées d'avoir accès à ce mode de communication. En permettant cet accès, nous pensons favoriser le rapprochement social, faciliter l'intégration de personnes déficientes sensorielles dans l'enseignement ordinaire, développer la communication entre tous, handicapés ou non, promouvoir le respect de la différence, et ce dans un souci d'harmonie sociale et de renforcement de la démocratie.
L'inclusion possible que nous entrevoyons grâce à l'apport de l'informatique, ne peut s'exercer efficacement que si la volonté d'atteindre cette finalité se manifeste parallèlement. En effet, seule, la technologie ne peut prétendre réaliser un tel processus. La participation des individus, handicapés ou non, reste fondamentale. C'est dans la mesure où les personnes déficientes visuelles utilisent l'apport technologique pour se forger la place qu'elles convoitent, tout en étant conscientes de ce qu'elles sont et non de ce que l'on a voulu qu'elles soient, que l'inclusion peut se concrétiser.
La participation de chacun est donc primordiale pour que s'entame le changement d'attitudes et que se dissipent les stéréotypes qui jusqu'aujourd'hui marquent le monde du handicap.
Ce service propose de scannériser (principe de photocopie de documents sur support informatique) des cours, syllabi, livres, magazines, à l'intention des personnes déficientes visuelles.
Ces documents peuvent dès lors être imprimés en caractères ordinaires ou agrandis. Nous pouvons ainsi adapter la taille de l'écriture, l'espacement entre les lignes et entre les caractères, l'impression en gras, etc. à la déficience visuelle de chaque personne de façon à optimaliser sa lecture. Ils seront enregistrés sur disquette de manière à pouvoir être décodés par son utilisateur. Concrètement cela veut dire qu'une personne aveugle par exemple peut "lire" son journal en se servant soit de sa barrette braille, et dans ce cas, le Centre lui aura configuré le texte en 40 ou 80 colonnes, soit de la carte vocale (c'est-à-dire une voix synthétisée qui lit ce qui est écrit sur un écran d'ordinateur).
Le Centre adapte les documents qu'il retranscrit en fonction de la déficience visuelle de chaque personne (taille des caractères pour les impressions agrandies, formatage de la disquette en 40 ou 80 colonnes pour le décodage en braille, etc.).
Dans un avenir proche, le Centre souhaite dépasser ce cadre instrumental des transcriptions. En effet, il souhaite transformer ces dernières en un véritable outil pédagogique qui faciliterait la lecture tout comme la compréhension des documents.
Il s'agit dans ce cadre de faciliter l'utilisation des documents retranscrits qui consiste par exemple à mettre les titres et les mots-clés en évidence, à ajouter une table des matières, un plan à la fin des documents, à décomposer les graphiques soit en plusieurs graphiques, soit en travaillant avec plusieurs couleurs, soit en les réexpliquant en texte, etc.
On peut aisément voir l'apport pédagogique d'un tel travail, notamment pour les étudiants déficients visuels, mais aussi son lien étroit avec l'accompagnement pédagogique dont peuvent bénéficier ces étudiants. Dans un souci d'efficacité, la création d'un service d'accompagnement pédagogique en synergie avec le service de transcriptions existant finaliserait l'inclusion des déficients visuels dans l'enseignement ordinaire.
Considérant l'importance que revêt Bruxelles en tant que siège des institutions européennes, le Centre a privilégié cette capitale pour s'y implanter et développer à partir d'elle un réseau qu'il souhaite voir s'étendre à l'intérieur des frontières européennes.
Lorsque l'on sait que 10 % de la population européenne est concernée directement par le phénomène du handicap, la constitution d'un tel réseau européen s'explique. Les possibilités qu'offre la télématique, la diffusion d'informations qu'elle permet et les réponses qu'elle peut apporter dans les problèmes de communication, nous font dire que si nous pouvons bénéficier de l'apport de différents réseaux existants, nous pourrons augmenter nos chances de réussir notre pari : favoriser le respect de la différence.
